Le SAG de votre VTT : comment régler vos suspensions parfaitement

De nos jours, les suspensions ne sont plus de simples accessoires de confort sur les VTT. Elles font partie intégrante du développement des vélos et forment avec la cinématique, un couple sur lequel repose la performance de ces derniers une fois sur les trails. 

Savoir régler ses suspensions est donc capital afin d’assurer un comportement optimal de votre monture une fois sur les sentiers. 

Qu’il s’agisse d’un VTT XC, un VTT DH, un enduro ou encore d’un VTTAE, il existe une méthode infaillible pour paramétrer vos suspensions et rider comme un pro lors de votre prochaine sortie. 

1. Fourche et amortisseurs VTT, comment ça fonctionne ? 

Que vous rouliez avec une simple fourche ou un VTTAE tout suspendu, le principe reste identique : un ressort (pneumatique ou métal) absorbe l’énergie d’un impact, puis la restitue afin que la suspension revienne en position initiale.

Outre l'absorption des chocs, la suspension d’un vélo à un vrai rôle de contrôle du grip sur le sol. Bien réglée, elle vous permet de garder le contact avec le sol et donc le contrôle de votre deux-roues et de vos trajectoires 

Avant d’apprendre à les ajuster comme, il est impératif de bien comprendre leurs composants et leur rôle.

Le type d’amorti

La suspension repose sur un effet "ressort" qui permet d’absorber et de restituer l’énergie. On distingue deux grandes familles :

  • Le ressort hélicoïdal (coil) : robuste, simple, économique et constant dans les longues descentes. Il génère peu de frictions mais pèse plus lourd.
  • Le ressort pneumatique (air) : plus léger et réglable avec précision. Il convient à une large plage de poids, du rider léger au gabarit puissant. En revanche, il demande plus d’entretien et de savoir-faire au réglage.

Le choix dépend de votre pratique et de vos priorités : simplicité et constance ou légèreté et polyvalence.

Le débattement

Le débattement correspond à la course maximale de la suspension avant d’arriver en butée.

Pour une fourche, il est exprimé en millimètres et varie généralement de 100 mm (vélo orienté rendement type cross country) à 200 mm et plus (descente engagée).

Pour un amortisseur arrière, c’est un peu différent : en plus de se comprimer, il agit sur la cinématique du cadre en déplaçant le triangle arrière.

Plus le débattement est grand, plus l'engin absorbera les gros impacts… mais au prix d’un pédalage moins efficace.

Le système hydraulique

La majorité des fourches et amortisseurs de milieu et haut de gamme intègrent une cartouche hydraulique.

À l’intérieur, un piston percé circule dans de l’huile pour contrôler la vitesse de déplacement de la suspension.

Ce système évite que la suspension ne rebondisse trop rapidement après un choc et assure une meilleure stabilité du vélo.

Deux réglages principaux sont possibles :

  • La compression : ajuste la vitesse d’enfoncement de la suspension sous l’impact.
  • Le rebond (ou détente) : détermine la vitesse à laquelle la suspension revient en position après un impact.

Bien doser ces deux paramètres est capital: trop de rebond et l'engin devient instable ; trop peu, et la suspension reste « collée » au fond du débattement.

2. Le SAG sur un VTT, c’est quoi ? 

C’est l’un des réglages les plus importants de vos suspensions, que ce soit sur la fourche ou l’amortisseur arrière.

On pourrait croire que c’est un acronyme qui signifie : “Super Amortisseur Génialissime”, mais ce n’est pas le cas. ce mot vient du verbe anglais “To sag”, s’affaisser. Le SAG désigne le taux d’affaissement de la suspension quand le pilote monte sur son deux-roues, à l’arrêt, avec son équipement.

En d’autres termes, il s’agit du pourcentage d’enfoncement de la suspension par rapport à son débattement total, uniquement sous le poids du vététiste.

Pourquoi est-ce si important ?

Parce qu’un bon SAG garantit un équilibre entre confort, adhérence et performance.

  • Trop faible → votre vélo devient dur, manque de grip, perd en confort.
  • Trop élevé → la suspension « s’écrase », vous perdez en dynamisme et risquez le talonnage sur les gros chocs.

Retenez que le SAG n’est pas un réglage secondaire : c’est la base d’une suspension performante et adaptée à votre style de pilotage.

Valeurs recommandées

Les valeurs de SAG varient selon la pratique et le type de vélo. Elles sont exprimées en pourcentage du débattement total. 

Ce tableau présente des valeurs indicatives de SAG mais restent des bases de réglage. Elles peuvent varier légèrement selon votre poids, le terrain et vos préférences de pilotage.

Pratique Affaissement Effets
XC / marathon 15–20 % Recherche d’efficacité au pédalage, moins de confort.
Trail / all-mountain 20–25 % Compromis idéal entre rendement et absorption.
Enduro 25–30 % Plus de confort et de grip dans le technique.
Descente (DH) 30–35 % Maximum de sensibilité pour encaisser les gros chocs.

3. Avant de régler vos suspensions, les points à vérifier

Avant de sortir la pompe haute pression et de jouer avec vos réglages, il est important de vous assurer que votre fourche ou votre amortisseur soit en bon état de fonctionnement. Régler un matériel usé ou défectueux ne donnera jamais un résultat satisfaisant.

Vérifiez l’usure générale

  • Examinez l’état visuel de la fourche et de l’amortisseur.
  • Cherchez d’éventuelles rayures sur les plongeurs (fourche) ou la tige d’amortisseur.
  • Assurez-vous que le deux-roues n’a pas subi de choc violent pouvant avoir abîmé la suspension.

Inspectez les joints spi

Les joints spi empêchent la poussière et l’humidité de pénétrer à l’intérieur.

Si vous observez des craquelures, une usure ou des salissures persistantes, il est temps de les remplacer.

Un joint fatigué entraîne rapidement une perte de performance et peut endommager la suspension.

Détectez les fuites d’air ou d’huile

Si vous constatez de l’huile sur les plongeurs ou autour de l’amortisseur, il peut s’agir d’une fuite de cartouche hydraulique.

Une perte de pression rapide dans un amortisseur à air est également un signe d’usure interne.

Assurez-vous de la lubrification

Un entretien de base avec un chiffon doux et quelques gouttes d’huile spéciale suspension sur les plongeurs permet d’allonger la durée de vie de votre matériel.

Un réglage efficace commence donc par un matériel sain. Si vos suspensions montrent des signes de fatigue, un entretien complet chez un professionnel est recommandé avant d’entamer les réglages.

4. Mesures et ajustement : la méthode pour réussir votre réglage

Ajuster ses suspensions peut sembler complexe au premier abord, mais avec une méthode simple et quelques essais, vous pouvez obtenir un confort optimal et un vélo parfaitement adapté à votre pratique. Voici les étapes clés.

La pression

La pression est le premier paramètre à ajuster, notamment pour les suspensions à air.

  • Équipez-vous d’une pompe haute pression spécifique pour les suspensions. Une pompe classique n’est pas adaptée. Un compresseur encore moins !
  • Installez-vous sur le vélo, en tenue complète et dans votre position de pilotage habituelle (debout sur les pédales ou assis, selon votre usage).
  • Vérifiez l’enfoncement (le SAG) grâce à l’anneau témoin en caoutchouc ou un collier de serrage en plastique placé sur le plongeur.
  • Ajustez la pression jusqu’à atteindre le pourcentage recommandé (souvent entre 20 et 30 % du débattement).

Le bon réglage se traduit par une suspension qui s’enfonce juste assez pour absorber les irrégularités sans talonner sur les gros impacts.

Comment régler sa détente (ou rebond) ?

Le rebond correspond à la vitesse à laquelle votre suspension revient à sa position initiale après avoir encaissé un impact. Trop rapide, le vélo devient instable ; trop lent, il "s’écrase" et perd en dynamisme.

  • Repérez la molette de rebond sur votre fourche et/ou amortisseur.
  • Commencez par un réglage intermédiaire (souvent indiqué par le constructeur).
  • Testez sur un petit saut ou un trottoir : si le vélo "renvoie" violemment, ralentissez le rebond ; s’il reste enfoncé ou paraît « collant », accélérez-le.

L’objectif est d’obtenir un retour fluide, ni trop sec ni trop mou, pour garder la maîtrise et l’adhérence.

Comment régler la compression de sa suspension ?

La compression détermine la vitesse d’enfoncement de la suspension lorsqu’elle encaisse un choc. Elle agit donc directement sur le confort et la précision de pilotage.

  • Compression basse vitesse (LSC) : agit sur les petits chocs et les mouvements lents (pédalage, freinage).
  • Compression haute vitesse (HSC) : intervient sur les gros impacts rapides (racines, marches, réceptions).

Pour bien la régler :

  • Démarrez avec un réglage ouvert (compression minimale).
  • Augmentez progressivement la compression en fonction de votre terrain de jeu et de votre style.

Sur terrain cassant, une compression trop fermée rendra le vélo dur et fatiguant ; trop ouverte, et vous risquez de talonner sur les gros chocs.

Trouver le bon compromis permet de concilier confort, performance et sécurité, en adaptant votre vélo à vos sentiers habituels.

5. Entretien et suivi des suspensions de votre VTTAE

Des suspensions bien réglées, c’est essentiel pour la performance et le confort. Mais sans entretien régulier, vos réglages ne tiendront pas longtemps et vos suspensions ne tiendront pas le choc… Ce serait dommage !

Pourquoi l’entretien est indispensable

Les suspensions de votre VTTAE sont des composants mécaniques et hydrauliques très sollicités, constamment exposés aux chocs et aux conditions extérieures. La poussière, la boue et l’humidité s’infiltrent facilement, ce qui accélère l’usure des joints spi et peut provoquer des fuites d’huile. Sans entretien régulier, la cartouche perd en efficacité et les problèmes apparaissent rapidement : rebond incontrôlé, sensation de blocage ou bruits suspects.

En bref : une suspension négligée, c’est un confort qui disparaît et un budget réparation qui explose.

Les contrôles réguliers à effectuer

Avant chaque sortie, prenez deux minutes pour :

  • Vérifier l’état visuel des joints (craquelures, usure).
  • Essuyer les plongeurs de la fourche pour éliminer la poussière.
  • Inspecter l’absence de fuites d’huile ou de graisse anormale.
  • Vérifier la pression d’air pour les modèles pneumatiques.

Ces petits gestes rallongent la durée de vie de vos suspensions et évitent les mauvaises surprises en sortie.

Les entretiens périodiques

Les fabricants d’amortisseurs recommandent deux types de maintenance :

  • Service court (toutes les 25 à 50h de roulage) : nettoyage complet, changement des joints racleurs, graissage des mousses.
  • Service complet (toutes les 100 à 200h de roulage) : vidange d’huile, inspection des bagues de guidage, entretien de la cartouche hydraulique.

Attention, si vous roulez souvent en conditions boueuses ou poussiéreuses, ces intervalles doivent être raccourcis.

Quand consulter un pro ?

Certains entretiens sont accessibles à tous (nettoyage, contrôle visuel, vérification de la pression). En revanche, la purge hydraulique, la vidange d’huile ou le remplacement des joints internes nécessitent un outillage spécifique. Si vous observez :

  • Une perte de pression récurrente,
  • Un bruit de succion ou de claquement,
  • Des suspensions qui "collent" ou se bloquent,

Il est temps de confier votre vélo à un atelier spécialisé. N’hésitez pas à prendre rendez-vous dans un de nos ateliers ekstere.eco.

6. Conclusion : ne plus rouler, mais piloter

Configurer correctement les suspensions de votre VTT ou VTTAE, c’est trouver l’équilibre parfait entre confort, performance et sécurité. Le SAG, la pression, le rebond ou encore la compression ne sont pas que des détails techniques : ce sont les réglages qui transforment votre vélo en un allié adapté à votre pratique et à votre style de pilotage.

Prenez le temps de tester, d’ajuster et de noter vos paramètres. Avec un peu de méthode, vous gagnerez en confiance, en maîtrise et en plaisir sur les sentiers.

Chez ekstere, nous savons que chaque cycliste et chaque vélo est unique. C’est pourquoi nous vous accompagnons pour trouver les bons réglages et profiter pleinement de votre VTT à assistance électrique. Découvrez nos conseils sur comment bien choisir son VTT électrique ou encore notre guide sur le tubeless

Photos d’illustration : Scott, Treck