Sommaire
- 1. Avant toute chose : attention aux vélos volés !
- 2. Fiez-vous d’abord à l’aspect général
- 3. le cadre ne doit présenter aucun défaut de structure
- 4. La transmission doit fonctionner sans à-coups
- 5. Les freins doivent parfaitement répondre
- 6. La direction doit être fluide et directe
- 7. Vérifiez les roues et les pneus
- 8. Vérifiez le système de suspension
- En conclusion
Dans un contexte de plus en plus porté sur l’écologie et l’économie circulaire, acheter un vélo d’occasion s’inscrit clairement dans la tendance. Que ce soit pour diminuer votre empreinte carbone ou bien pour respecter votre budget, une chose est sûre, il est important de bien acheter ! Acheter un vélo de seconde main peut être intimidant, voire plus, selon le budget consacré.
Quand on interroge autour de soi, il ressort clairement que la crainte principale est celle de l’arnaque de trois sortes : sur la propriété, sur la qualité et sur le prix. Sur ce dernier point, vous pouvez vous référer à l’article "Comment estimer le prix d’un vélo d’occasion". Pour les deux autres, nous vous livrons nos conseils pour acheter votre prochaine monture l’esprit tranquille.
1. Avant toute chose : attention aux vélos volés !
Commençons par l’essentiel : "bien mal acquis ne profite jamais". Avant d’acheter votre vélo d’occasion, prenez garde à vous assurer que la personne qui vend le vélo en soit bien le propriétaire !
Plus de 500 000 vélos sont volés chaque année en France et petit rappel, au regard de la loi, "acheter un vélo en ayant conscience de son origine frauduleuse fait de l’acheteur un receleur". Pour mémoire, le recel est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende, ça fait réfléchir.
Pour s’assurer que le vendeur est le bien propriétaire du vélo, vous avez trois possibilités :
- La plus sécurisante et la plus simple est de demander à voir la facture d’achat. Celle-ci doit comporter le numéro de série du vélo. Pensez à vérifier que ce numéro correspond bien à celui inscrit sur le cadre,
- Dans le cas d‘une deuxième main, un contrat de cession en bonne et due forme fera également l’affaire,
- Enfin, si le vélo est marqué ou gravé, vous pouvez à partir de ce numéro vérifier qu’il n’est pas enregistré comme vélo volé et enregistré au nom du vendeur.
2. Fiez-vous d’abord à l’aspect général
Une première impression est souvent la bonne donc si le vélo n’est pas lavé, que les poignées sont collantes, la visserie défectueuse et que les pneus ne sont pas gonflés, prenez garde !
Assurez-vous de pouvoir inspecter scrupuleusement le vélo à la lumière du jour ou dans de bonnes conditions d’éclairage.
Profitez pour poser des questions sur les conditions d’utilisation du vélo, le kilométrage, le motif de la vente, l’entretien et les éventuelles réparations réalisées, c’est le bon moment pour connaître l’histoire du vélo !
3. le cadre ne doit présenter aucun défaut de structure
Le cadre est la partie structurante et principale du vélo, tout signe de fissure, d’impact (cadre aluminium ou acier), de délamination/rupture de fibre ou de choc (cadre carbone) est à détecter.
- Vérifiez d’abord l’état de la peinture : méfiez-vous des cadres repeints, des marques de soudure ou raccords de colle anormaux (cadre carbone) et de la pose de stickers qui pourrait cacher des fissures ou des impacts.
- Ensuite assurez-vous que le cadre ne présente pas de bosses, d’impacts ou de fissures (à recherche en priorité aux endroits de fortes contraintes comme au niveau inférieur de la douille de direction / partie supérieure du tube diagonal). Contrôlez aussi que les soudures pour les cadres en aluminium ou en acier soient en parfait état.
- Pour les cadres en carbone, il s’agit de détecter des ruptures de fibres ou signe de délamination, là aussi en endroits stratégiques (ceux en frottement ou ayant subis des petits chocs ou accrocs).
Si vous trouvez des défauts structurels ou avez des doutes, stoppez là le risque de casse est trop important et la valeur du vélo est proche de zéro. Quant aux défauts esthétiques, ils sont juste à noter pour négocier le prix si ce dernier n’en tenait pas déjà compte.
4. La transmission doit fonctionner sans à-coups
Acheter un vélo d’occasion avec une transmission en fin de vie, c’est comme acheter une voiture et avoir à changer la boîte de vitesses six mois plus tard… ça coûte cher !
4.1 Testez l’usure de la chaîne
Si la chaîne est sale ou trop graissée c’est mauvais signe. La chaîne relie le pédalier à la cassette et si elle est en mauvais état, il y a des chances pour qu’elle ait d’ores et déjà endommagé les couronnes du pédalier et les pignons de la cassette. Idéalement, équipez-vous d’un testeur d’usure de chaîne qui vous permettra de connaître précisément son niveau d’usure comme le montre cette vidéo.
Si vous n’avez pas de testeur d’usure de chaîne, vous pouvez faire une vérification visuelle mais celle-ci sera évidemment moins fiable. Faites tourner la roue : si la chaîne ne s’enclenche pas parfaitement sur les dents du pédalier, c’est qu’elle est usée et que le reste de la transmission aussi.
4.2 Les dérailleurs doivent être parfaitement indexés
Les vitesses doivent passer de manière fluide, n’hésitez pas à faire un tour avec le vélo pour le tester. Vérifiez également que les deux dérailleurs ne portent pas de traces de chocs ou des rayures.
Que ce soit pour un dérailleur mécanique ou surtout pour un dérailleur électrique, vérifiez le bon alignement de la patte de dérailleur sur laquelle est fixée le dérailleur. En effet, si celle-ci n’est pas parfaitement alignée il se peut que les vitesses passent avec difficulté sans que cela soit compensable par le réglage du dérailleur.
4.3 Le pédalier ne doit présenter aucun jeu
Contrôlez d’abord l’absence de dents trop usées ou cassées sur la cassette et le(s) plateau(x).
Vous devez pouvoir faire tourner le pédalier dans le sens inverse des aiguilles d’une montre librement sans qu’il y ait de jeu. De la même manière, celui-ci ne doit pas avoir de jeu lorsque vous le forcez latéralement, sinon vous aurez peut-être le boîtier de pédalier à changer.
Enfin, assurez-vous que les pédales tournent de manière fluide et sans présence de jeu ou de dureté.
5. Les freins doivent parfaitement répondre
Les freins sont un élément essentiel pour votre sécurité, il est indispensable de s’assurer de leur bon état tout d’abord en test statique puis en test dynamique.
Pour les freins à patin (sur jante) V-Brake ou cantilever, regardez l’état des patins (niveau d’usure et si cette dernière est homogène). Pour vérifier ces informations, le plus simple reste de déconnecter le système de freinage et de vérifier la face interne du patin comme l’indique la vidéo.
Vérifiez également la tension du câble en tirant sur le levier de frein. Le levier ne doit pas se rapprocher du cintre, si c’est le cas, il faudra prévoir de faire retendre le câble de frein. Si le levier de frein retourne dans sa position d’origine sans difficulté, cela veut dire que le câble et la gaine sont en bon état et qu’une simple tension du câble suffira. Faites néanmoins, une vérification visuelle du câble et de la gaine : il ne doit pas y avoir de pliures, d’oxydation ou d’effilochement du câble.
Regardez aussi que le flanc des jantes sur lequel appui le patin ne soit pas creusé.
Pour les freins à disque, qu’ils soient mécaniques ou hydrauliques, les points à contrôler sont l’usure des plaquettes, l’état des disques (usure, épaisseur d’au-moins 2mm + voile) et la non-présence de frottement lors de la rotation. Il n’est pas utile de retirer les plaquettes : regardez simplement dans l’étrier, dans l’alignement du disque, la quantité de garniture qu’il reste sur chaque support de plaquette (en règle générale, le changement doit être effectué lorsqu’il reste moins d’1 millimètre de garniture).
Pour les freins hydrauliques, d’abord observez qu’il n’y ait aucune fuite au niveau des connecteurs des étriers, des gaines et des leviers. La durite doit, elle aussi, être en parfait état : elle ne doit pas être pliée, griffée ou arrachée et les extrémités ne doivent pas avoir de trace d’oxydation (trace d’une fuite). N’hésitez pas à demander quand la dernière purge a été faite, une fréquence d’une fois par an est recommandée en utilisation standard.
Enfin, dans tous les cas, réalisez un test en dynamique, le freinage doit être franc avec, si les plaquettes ne sont pas trop usées, un levier qui arrête sa course loin du cintre, c’est-à-dire pas trop souple (peu de course), vous devez avoir la sensation de pouvoir vous arrêtez net si besoin.
6. La direction doit être fluide et directe
Pour vérifier le jeu de direction, vous pouvez soulever l’avant du vélo et lâcher le cintre, il doit aller naturellement d’un côté ou de l’autre. Puis tournez le guidon à droite et à gauche. S’il a du mal à bouger ou que vous entendez des craquements, c’est que le jeu de direction est soit trop serré, soit en manque de graissage ou abîmé et devra probablement être changé.
Ensuite, serrez le frein avant et faites jouer légèrement votre vélo d’avant en arrière et positionnez votre main sur le haut du jeu de direction. Vous ne devriez pas sentir de jeu. Si tel est le cas, un simple réglage pourrait ne pas suffire et le jeu de direction au complet (ou seulement les roulements dans le cas d’un jeu de direction intégré) devrait être changé. Dans les deux cas, cela peut s’avérer être des réparations coûteuses.
7. Vérifiez les roues et les pneus
Les pneus sont des pièces d’usure, constatez où ils en sont en inspectant l’usure de la bande roulante et l’aspect du flanc (pas de craquelures). Toutefois, s’ils sont usés, c’est facile à changer et cela sera un argument de négociation.
Démarrez le contrôle de l’état des roues par vérifier qu’il ne manque pas de rayons et/ou que certains d’entre eux ne soient pas désolidarisés du moyeu ou du cercle de roue (jante).
Faites tourner les roues : elles doivent tourner sans que, ni les plaquettes, ni les patins ne frottent contre les disques ou les bandes de freinage. Ensuite, prenez dans une vos mains la fourche et dans l’autre main la roue avant et vérifiez par un mouvement latéral qu’il n’y a pas de jeu dans les moyeux. Refaites l’opération à l’arrière en maintenant le hauban.
Vérifiez enfin le cercle de roue. Faites tourner chaque roue et vérifiez que le cercle ne vogue pas de gauche à droite (voile). La tolérance est de 1 à 2 mm de voilure maximum. Si le voile est supérieur à cela ou si le cercle porte des coups ou des marques, la roue doit être contrôlée par un professionnel et peut-être même, devra-t-elle être remplacée.
8. Vérifiez le système de suspension
Les vélos dits « semi-rigide » ou « tout suspendu » ont respectivement 1 ou 2 suspensions qui sont à vérifier de manière attentive car là aussi les réparations peuvent s’avérer coûteuses.
8.1 Contrôle de la Fourche avant (vélos semi-rigide et tout suspendu)
Vérifier l‘état de surface des plongeurs (les tubes qui "plongent" dans la fourche pour absorber les chocs) : ils ne doivent pas présenter de traces de rayures profondes ou de chocs (ce qui abimerait les bagues de guidage et les joints), le tout ainsi que les joints doivent être propres. La fourche doit coulisser parfaitement, sans bruit parasite lorsque vous exercez une pression sur le cintre pour la comprimer.
Enfin, certaines fourches sont équipées d’une molette pour la bloquer, testez aussi si cela fonctionne bien. Toutes présences de rayures ou de saleté sont le signe d’un nettoyage et d’un entretien peu soigneux, ce qui aura un impact sur le bon fonctionnement et sur le budget de réparation à réaliser.
8.2 Contrôle de l’amortisseur (vélos tout suspendu)
Là aussi le piston doit être propre et coulisser parfaitement sans bruit parasite. A tester sur le vélo, en réalisant des petits sauts ou en écrasant le vélo avec le poids de son corps, assis sur la selle.
Dans les deux cas, vérifiez l’absence de fuite d’huile et que les joints ou soufflets de suspension derniers ne soient pas trop usés ou secs.
Une fourche ou un amortisseur demande un entretien et un nettoyage régulier afin de fonctionner de façon optimale. Demandez au vendeur les factures d’entretien et de vidanges réalisés par un professionnel (fréquence conseillée d’une fois par an).
En conclusion
Bien acheter un vélo d’occasion n’est pas si simple ! Cela nécessite de prendre le temps et de savoir vérifier tous les composants comme nous venons de le voir.
Chaque point litigieux, s’il n’est pas éliminatoire (comme un défaut structurel sur le cadre ou un système de suspension défaillant) devra être identifié pour s’assurer que le prix proposé est en cohérence avec l’état du vélo et ses éventuels frais de remise à niveau.
Conclusion de la conclusion, si vous ne vous sentez pas assez à l’aise dans cet exercice et que l’investissement financier est conséquent, mieux vaut ne pas prendre de risque et s’assurer de l’expertise d’un professionnel. Rouler l’esprit tranquille en toute sécurité et sérénité, cela n’a pas de prix !